12. Poème "The night before Christmas"

En 1822, le pasteur New-Yorkais Clement Clarke Moore (1779-1863) écrit le poème "A visit from St Nicholas" mieux connu sous le titre de "The night before Christmas". Il y décrit le Père Noël dans sa version contemporaine. Publié en 1823 dans une gazette locale, son succès est immédiat et ne se démentira pas jusqu'à nos jours.
Il est à noter qu'il existe une polémique concernant le véritable auteur. En effet, ce poème est parfois attribué au major Henry Livingston junior. Affaire à suivre...



‘Twas the night before Christmas / when all through the house / Not a creature was stirring / not even a mouse / The stockings were hung by the chimney with care /In hopes that St. Nicholas soon would be there / The children were nestled all snug in their beds / While visions of sugar-plums danced in their heads / And mamma in her ‘kerchief, and I in my cap / Had just settled down for a long winter’s nap / When out on the lawn there arose such a clatter / I sprang from the bed to see what was the matter / Away to the window I flew like a flash / Tore open the shutters and threw up the sash / The moon on the breast of the new-fallen snow / Gave the lustre of mid-day to objects below / When, what to my wondering eyes should appear / But a miniature sleigh, and eight tiny reindeer / With a little old driver, so lively and quick, / I knew in a moment it must be St. Nick. / More rapid than eagles his coursers they came / And he whistled, and shouted, and called them by name / « Now, Dasher! now, Dancer! now, Prancer and Vixen! On, Comet! on Cupid! on, Donder and Blitzen! / To the top of the porch! to the top of the wall ! Now dash away! dash away! dash away all ! » / As dry leaves that before the wild hurricane fly / When they meet with an obstacle, mount to the sky, / So up to the house-top the coursers they flew / With the sleigh full of toys, and St. Nicholas too. / And then, in a twinkling, I heard on the roof / The prancing and pawing of each little hoof. / As I drew in my hand, and was turning around, Down the chimney St. Nicholas came with a bound. / He was dressed all in fur, from his head to his foot, And his clothes were all tarnished with ashes and soot / A bundle of toys he had flung on his back / And he looked like a peddler just opening his pack. / His eyes how they twinkled ! his dimples how merry ! / His cheeks were like roses, his nose like a cherry ! His droll little mouth was drawn up like a bow / And the beard of his chin was as white as the snow / The stump of a pipe he held tight in his teeth / And the smoke it encircled his head like a wreath / He had a broad face and a little round belly / That shook, when he laughed like a bowlful of jelly. / He was chubby and plump, a right jolly old elf / And I laughed when I saw him, in spite of myself / A wink of his eye and a twist of his head / Soon gave me to know I had nothing to dread / He spoke not a word, but went straight to his work / And filled all the stockings / then turned with a jerk, And laying his finger aside of his nose / And giving a nod, up the chimney he rose / He sprang to his sleigh, to his team gave a whistle, / And away they all flew like the down of a thistle. / But I heard him exclaim, ere he drove out of sight / « Happy Christmas to all, and to all a good-night. »

Traduction Française : 

Dans la nuit de Noël, on n’entendait pas un bruit / Dans toute la maison, pas même celui d'une souris / Devant la cheminée, attendant le Père Noël / Nos chaussons étaient bien rangés, pour qu’il arrive à tire-d’aile. / Blottis bien douillettement au creux de leur lit, / Les enfants faisaient des rêves de sucre candi. / Maman et moi, bonnet de nuit jusqu’aux oreilles, / Etions prêts à plonger dans un hivernal sommeil. / Soudain, dehors, il y eut comme un cliquetis. / Pour voir de quoi il retournait, de mon lit, je bondis, / Comme un éclair vers la fenêtre je volai, / Ouvris à deux battants, écartai les volets. / La lune, sur la neige nouvelle, / Faisait tout briller comme en plein soleil. / Quand à mes yeux émerveillés apparurent / Huit petits rennes, un traîneau miniature, / Et un conducteur si vif et si rapide, / Que je compris à l’instant qui était dans ce bolide. / Plus rapides que des aigles arrivaient ses coursiers. / Il les appelait, il sifflait, il criait : / Là ! Tornade ! Là ! danseur ! Là ! Furie et Fringant ! / Suivez Comète ! Suivez Cupidon ! Suivez Tonnerre et éclair ! / Au dessus du porche ! Au dessus du mur ! / En avant, en avant, à toute allure / Comme des feuilles mortes qui, dans l’ouragan sauvage, / Quand elles sont arrêtées, montent jusqu’aux nuages, / Ainsi, jusque sur la maison, je vis les rennes / Entraîner le Père Noël et tous les jouets sans peine. / Alors, dans un scintillement, j’entendis tout là-haut / Caracoler et frapper chaque petit sabot. / Je tournais la tête et tendais le cou, / Quand le Père Noël dans la cheminée sauta d’un seul coup. / Tout de fourrure habillé, plein de cendres et de suie de la tête aux pieds, / Un sac de jouets jeté sur son dos, / On aurait dit un vagabond qui vient de poser son fardeau. / Comme ses yeux pétillaient ! Comme ses fossettes étaient joyeuses ! / Son nez rappelait une cerise, ses joues ressemblaient à des roses. / Sa petite bouche était drôle, relevée comme un guidon / Et blanche comme neige la barbe à son menton. / Entre ses dents il serrait une pipe usée / sa tête était entourée d’une couronne de fumée. / Un visage épanoui, un petit ventre rond / Qui bougeait quand il riait, comme un petit ballon, / Rondelet, potelé, c'était un vieux lutin / Et je ris malgré moi, le voyant si mutin / Il cligna de l’œil, tourna la tête de côté, / Et je vis que je n’avais rien à redouter. / Allant droit à sa tâche silencieusement, / Il remplit tous les chaussons, puis se retourna vivement, / Hocha la tête, un doigt posé le long de son nez / Et remonta dans la cheminée / Il sauta dans son traîneau, siffla son équipage, / Et tous ils s’envolèrent comme du duvet dans les nuages. / Je l’entendis s’exclamer, comme il s’éloignait dans le ciel : / Bonne nuit à tous et joyeux Noël. 




Après quelques recherches, voici peut-être la signification de l'intrigante phrase " Il cligna de l'œil et il hocha la tête, un doigt posé le long de son nez". Dans l'émission "A la rencontre du Père Noël" réalisée par Alison Guss en 1994 il est dit que cette phrase fait une référence directe au livre de Washington Irving intitulé "Knickerbockers, history of New York".
En fait, ce livre écrit en 1809 par Irving est une fiction racontant l'arrivée des colons Hollandais dans le nouveau monde vers 1630. Il y fait plusieurs fois référence à St Nicolas que les colons avaient "apporté" dans leurs valises. Très attachés à ce dernier, les Hollandais sont arrivés à New Amsterdam (future New York) avec leurs coutumes liées à St Nicolas. Dans sa fiction, Irving décrit l'arrivée des colons par bateau dont la figure de proue est St Nicolas. Et lorsque le bateau nommé "Goede Vrouw" accoste sur les côtes, 3 des marins descendent en reconnaissance. Ils s'arrêtent un moment pour se restaurer et dormir lorsque l'un d'entre eux à une vison de St Nicolas dans laquelle il allume une pipe et la fumée qui s'en échappe prend la forme de maisons, églises etc... Lorsqu'il termine de fumer, il pose un doigt le long de son nez qu'il accompagne d'un regard très significatif afin de faire comprendre au marin que c'est l'endroit où les colons doivent s'établir. 


Il est possible que ce célèbre poème (The night before Christmas) ait été inspiré à Clement Clarke Moore suite à la lecture d'un autre poème écrit en 1821 par le pasteur Arthur J. Stansburry (1781-1845). Dans les illustrations qui accompagnent cet écrit, nous voyons, pour la première fois, le Père Noël dans un traîneau tiré par un renne. Voici l'original puis une traduction par mes soins : 



Through many houses he has been /And various beds and stockings seen / Some, white as snow, and neatly mended /Others, that seem’d for pigs intended. / Where e’er I found good girls or boys / That hated quarrels, strife and noise / I left an apple, or a tart / Or wooded gun, or painted cart. / To some I gave a pretty doll / To some a peg-top, or a ball / No crackers, cannons, squibs, or rockets / To blow their eyes up, or their pockets. / Old Santeclaus with much delight / His reindeer drives this frosty night. / O’er chimneytops, and tracks of snow / To bring his yearly gifts to you. / The steady friend of virtuous youth / The friend of duty, and of truth / Each, Christmas eve he joys to come / Where love and peace have made their home. / No drums to stun their Mother’s ear / Nor swords to make their sisters fear / But pretty books to store their mind / With knowledge of each various kind. / But where I found the children naughty / Manners rude, in temper haughty / Thanklefs to parents, liars, swearers / Boxers, or cheats, or base take-bearers. / I left a long black, birchen rod / Such as the dread command of God / Directs a Parent’s hand to use / When virtue’s path his sons refuse.

Traduction Française (par mes soins en 2010) :
Dans chaque maison où il est allé / les souliers étaient posés au pied du sapin. / Certains étaient blanc comme neige et soigneusement rangés / d’autres fort sales appartenant sans doute à des gredins. / En arrivant chez les filles et garçons sages / enfants restés gentils et discrets toute l’année / il a laissé une pomme ou une tarte sur son passage / ou encore un fusil de bois ou un panier décoré. / Pour certaines, il a donné une jolie poupée / pour d’autres une toupie ou un ballon / mais pas de pétards, canons ou fusées / qui peuvent blesser et abîmer les poches de pantalon. / C’est un vieux Père Noël et c’est pour lui un régal / lorsque son renne, au travers de la nuit glaciale / le conduit en cette nuit de l’année, sur les chemins enneigés / pour qu’il puisse glisser ses cadeaux de cheminée en cheminée. / Il est l’ami des bons enfants. / Un ami fidèle, loyal et aimé. / Chaque nuit de Noël, la joie se ressent. / L’amour et la paix emplissent chaque foyer. / Il n’offre pas de tambours bruyants / ni de longues épées effrayantes / mais de beaux livres d’enfance / ouvrant chacun à la connaissance. / Dans les maisons des vilains garnements / ayant de mauvaises manières et sale caractère / qui sont impolis et désobéissants / qui se battent, trichent et ne sont pas sincères / il laisse un long bâton cinglant / qui, commandé par la main de Dieu / et dirigé par les parents / vient punir les irrespectueux.

Sources et références consultables en rubrique "sources" page 21 de ce blog. 










3 commentaires:

Cédric a dit…

Merci pour ces poèmes et leurs traductions que je ne connaissait pas.
Je pourrais les compter à mon fils!

Muriel, assistante du Père Noël a dit…

Bonjour Cédric et merci de vos commentaires. Selon l'âge de votre fils, vous pourriez aussi lui lire mes contes accessibles en page 15 de ce blog. C'est plutôt destiné aux enfants à partir de 8 ans. Belle journée.

Cédric a dit…

C'est avec plaisir. J'irais voir vos contes, mon fils va avoir 7 ans donc ça devrait aller je pense. Merci ^^.