UNE LÉGENDE DE NOËL
de James Rees -
Philadelphie, J.W. Moore Publishing – 1849
(Traduction
par mes soins)
C'était la veille de Noël. Dans une humble demeure,
autour d'un modeste feu, quatre personnes étaient assises. C’était un couple et
leurs deux enfants. Le garçon était âgé d’environ dix ans et la fille de sept.
Assis sur leurs petits tabourets, ils levaient les yeux vers leurs parents et
écoutaient avec attention leur conversation. Ils attendaient avec anxiété
d’aborder un sujet leur tenant beaucoup à cœur.
La veille de Noël est un moment important dans la
vie des enfants. Ils attentent avec impatience ce moment agréable en espérant
voir leurs rêves se réaliser. Ils imaginent un Noël heureux, riche de couleurs,
de bonheur et de fantaisie. Le mot même de « Noël » est porteur
d’espoir. Il promet aux petits cœurs blessés ou malheureux un rayon de lumière
merveilleux. C’est un jour à part de l’année qui ouvre l’esprit humain sur un
monde meilleur ou la morale et la foi promettent un monde éternel.
Noël est un jour sacré de l’année. Heureux sont ceux
qui peuvent le vivre dans le bonheur, heureux sont ceux qui peuvent offrir les
cadeaux dont leurs enfants ont tant rêvé. Un cheval à bascule est un vrai
trésor pour un petit garçon et une poupée est un présent plus précieux que tous
les joyaux du monde pour une petite fille. L’amour et l’estime restent toutefois
les cadeaux les plus précieux d’une vie.
En ce matin de congé joyeux qui se lève, les
souliers sont emplis de trésors et sont promesse d’un brillant avenir pour les
enfants des familles aisées. Mais ces enfants ne sont-ils pas destinés à une
vie d’oisiveté ?
Il y eut une pause dans la conversation. La petite
fille leva les yeux et rencontra ceux, larmoyants, de sa mère qui avait les
joues pâles. Le passé avait été le sujet de discussion de ses chers parents et
avait visiblement rempli leurs cœurs de chagrin. La petite fille dit à sa
mère : « Maman, j’ai laissé mon soulier devant la cheminée. Penses-tu
que le Père Noël (appelé
aussi Kris Kringle aux USA) viendra
ce soir ? »
« Oh que non ! » répondit son
grand frère. « Comment un bonhomme aussi gros pourrait descendre par
l’étroit conduit de notre pauvre petite cheminée ? »
« Tu as raison mon enfant », répondit le
père. « Nous sommes bien pauvres et nous ne devons pas espérer de présents
à notre porte. Seules la vérité, la vertu et la religion offertes par le Dieu du
ciel sont à espérer pour les malheureux que nous sommes. »
« Alors, papa », repris la petite fille, « je
vais retirer mes souliers. Maman, je pensais que le Père Noël aimait tous ceux
qui sont gentils. Aurais-je été vilaine ? Je connais mes leçons, je suis
obéissante et je vous aime tous les trois de tout mon cœur ».
« Bien sûr que tu es une très gentille petite
fille. Laisse tes souliers devant la cheminée. Il faut, au moins, conserver
cette coutume et peut-être que tu ne seras pas déçue. » La petite fille et
sa mère soupirèrent puis le silence retomba lourdement dans l’humble
maisonnette.
A ce moment, le Père marmonna « Cette nuit, il
y a sept ans qu’ELLE a disparu, sept ans qu’elle s’est enfuie et plus aucune
nouvelles depuis. Et ces enfants… »
« N’y pense plus », répondit avec
tristesse son épouse. « C’était une enfant ingrate. L’anniversaire
de ce malheur s’accompagne d’une autre mauvaise nouvelle. Nous devrons payer
notre loyer demain et notre méchant propriétaire n’acceptera pas d’attendre
plus longtemps. Que ferons-nous ? »
Le Père reprit « Une enfant ingrate, oui, elle
l’était certainement. Pourtant, jusqu’à cette triste année, n’était-elle pas
notre fierté et notre réconfort ? Tu te demandes ce que l’on doit faire au
sujet du loyer. Eh bien, nous n’avons guère le choix et nous devrons aller nous
réfugier à l’hospice des pauvres. Ce jour, qui sera merveilleux pour tant de
personnes sera bien sombre et triste pour nous. Et toi, ma chère petite fille,
j’ai bien peur que tu ne trouves pas dans tes souliers un joli jouet mais une
croûte de pain moisie. C’est tout ce que je puis t’offrir. Que Dieu soit avec
nous dans ce monde effrayant. »
« Oh mon cher mari, ne dit pas cela. Le monde
n’est-il pas l’œuvre de Dieu et toute chose crée ne l’est-elle pas de sa
main ? »
« Tu as raison ma chère épouse, c’est notre
triste sort et advienne que pourra. Supportons patiemment ces difficiles
moments. Je suis souvent submergé de pensées étranges. Il y a, pour moi, un
grand mystère dans les actions de Dieu. Ne voyons nous pas les gens méchants
être heureux et prospères et les gens honnêtes mendier du pain ? Le crime
n’est pas l’apanage du pauvre. Et les riches se moquent bien des cris de ceux
qui meurent de faim. J’en parle souvent à Dieu dans mes prières. »
« Mon cher époux, nos quelques années de
passage sur cette terre ne sont rien au regard de la vie éternelle. Si les gens
honnêtes souffrent ici, ne seront-ils pas accueillit directement au ciel ?
Quant aux personnes malhonnêtes et aux criminels, ils n’auront que le temps des
plaisirs terrestres mais c’est le malheur qui les attend dans l’au-delà. »
« Gertrude, tu es mon ange et désormais je ne
me plaindrais plus. Ecoute ! Quelqu'un frappe à la porte. John, mon
enfant, veux-tu bien ouvrir ? »
John ouvrit la porte et fit entrer un vieil homme et
sa femme. Ils portaient chacun un paquet qui semblait être leur seul bien. Le
voyageur resta un moment au milieu de la pièce regardant ses hôtes puis demanda
à quelle distance était la ville.
« Deux kilomètres » fut la réponse.
« Deux kilomètres – Nous ne pourrons pas y
arriver ce soir. Ma chère femme est fatiguée car nous avons fait un long voyage
aujourd’hui. »
« Alors Monsieur, n’allez pas plus loin et
acceptez notre hospitalité. John, donne des chaises à nos invités et nous leur
prêterons un lit pour la nuit. Dormez en paix. Gertrude, veux-tu bien apporter
du pain et du fromage à nos invités ? John, ravive le feu car le vent
hivernal souffle fort. »
« C’est là toute votre famille ? »
demanda la voyageuse d’une voix tremblante.
« Non, non ! Pas toute la famille. Nous
avions un autre enfant, une fille. »
« Est-elle morte ? Hélas, nous devons tous
mourir... »
« Morte à nos yeux mais ne parlons plus
d’elle. Voici du pain et du fromage, c’est tout ce que nous avons à vous
offrir mais nous vous les offrons de bon cœur. »
Il y eut une longue pause car chacun semblait
absorbé par ses pensées. Tandis que le vent soufflait encore plus fort autour
de la maison et secouait les vieilles fenêtres délabrées, ils se rapprochèrent
tous, en silence, du maigre feu. Tout à coup, ils entendirent au dehors des
sons joyeux de voix, de violon, de tambourin et de rires. Ils eurent
l’impression que ce tintamarre n’était qu’un message de mauvais augure.
L’ambiance était triste malgré cette veille de Noël. Le voyageur demanda :
« D’où proviennent tous ces bruits ? »
« Ah ! Monsieur, répondit leur hôte, ces
sons joyeux et ses voix d’enfants viennent de la demeure de notre propriétaire.
Il est très riche et bien qu’il gâte sa famille, il n’est pas généreux avec les
pauvres. Plus d’un pensionnaire de l’hospice doit son sort à cet homme dur et
cruel. Ces sons joyeux qui viennent de cœurs heureux ne font que nous attrister
et viennent même se moquer de notre pauvre situation. »
« Est-ce possible ! »
« Allez à cette porte Monsieur, regardez dehors
et vous verrez que ses fenêtres sont ouvertes afin de vous faire entendre toute
la joie qui règne dans sa maison. Ah ! Monsieur, la nature humaine est un
mystère que je ne peux m’expliquer. Comment peuvent-ils se moquer ainsi des
pauvres gens. »
Le matin du jour de Noël, il faisait beau et un
soleil magnifique brillait de tous ses feux. Ses doux rayons réchauffaient
l’air froid et donnait du baume au cœur. La lumière du jour était à peine
entrée dans la maisonnette que la petite fille se glissa hors de son lit et
s’introduisit discrètement dans la chambre où dormaient les deux voyageurs.
Elle jeta un coup d’œil vers la cheminée même si sa première idée fut de
regarder dans ses souliers, puis elle regarda le lit où se reposait le vieux
couple. Ils dormaient encore et tout était calme. Son petit cœur palpitait d’un
grand espoir et ses rêves avaient été merveilleux : poupées et jouets
avaient gaiement dansés dans sa petite tête toute la nuit durant. Des rayons de
lumière filtraient à travers les volets à demi clos. Et tandis qu’elle
traversait furtivement la pièce, la petite fille cru apercevoir des objets dans
ses souliers. La cheminée, habituellement couleur de suie, avait repris sa
teinte claire naturelle et il y avait quelque chose dans les souliers. Elle fut
si surprise qu’elle n’osait plus bouger. Puis, pas à pas, elle s’approcha et à
son immense joie, elle trouva les souliers garnis de bonbons et de cadeaux. Il
y avait aussi, juste à côté, sous le tabouret, plusieurs merveilleux jouets !
Rêvait-elle ? Ou était-ce la réalité ! La tête lui tournait à la vue
de tout ses objets à la fois étranges et merveilleux. Il lui semblait que des
fées dansaient sur le tapis, que des lutins tournoyaient en farandoles. Alors
qu’elle jetait un œil en direction du lit, elle découvrit que les silhouettes
des deux vieux voyageurs avaient changées et qu’ils la regardaient de leurs
yeux brillants de douceur. Etonnée et un peu alarmée tout en étant penchée sur
ses souliers remplis de présents, elle poussa un cri perçant mêlant la joie et
la peur. Elle saisit tous les jouets
possibles et se précipita hors de la chambre. Lorsqu’elle fut sortie, il y eu
un fort éclat de rire des deux voyageurs. La petite fille se précipita dans la
chambre de ses parents. Tous avaient été réveillés en sursaut. Le grand frère
se précipita sur sa petite sœur qui portait un cadeau sur lequel était inscrit
« John ». Il saisit le cadeau et l’ouvrit avec rapidité. Il découvrit
de beaux livres reliés et divers jeux et jouets plus amusants les uns que les
autres.
« Oh papa ! », s’exclama la petite
Jane ravie. « Le Père Noël est passé. Voyez ce qu’il nous a apporté. Ce
sont de si beaux jouets, je suis tellement heureuse. »
Et la petite fille se mit à danser et gambader
regardant tour à tour ses cadeaux puis ses parents qui étaient bien étonnés.
Puis son papa marmonna : « Je soupçonnais ce vieux couple de
quelque chose hier soir dès leur arrivée. »
Après s’être tous habillés, ils descendirent faire
le feu dans la cuisine qui leur servait aussi de salle à manger. Ils essayèrent
de donner à cette pauvre pièce un air gai de Noël. La café était prêt, les
gâteaux cuits et la pauvre petite famille qui allait être chassée de cette
maison pour non paiement du loyer, oublia un instant ses ennuis. Il y a des
moments où l’on oublie le passé avec l’espoir de voir un avenir meilleur. Les
chagrins ne sont pas éternels, ils finissent par guérir et éclairer notre
chemin. La vie peut parfois être riche de couleurs et de fantaisie.
« Tout est prêt ? Voyons. Maintenant,
ma très chère épouse, va frapper à la porte de nos invités. Dit leur de venir
partager notre simple repas. Ils ont été bons avec nos enfants. Je ne comprends
pas pour quelle raison ils ont été si généreux mais cela les regarde et ne nous
concerne pas. Appelle-les pour le petit-déjeuner. »
Gertrude obéit et ouvrit la porte. Elle découvrit
alors, non pas les deux vieilles personnes de la veille mais un jeune et
charmant couple vêtu de beaux vêtements. Leurs visages étaient illuminés par un
grand sourire et ils crièrent un « Joyeux Noël » qui venait du fond
du cœur. Toute la petite famille sursauta et regarda les invités avec surprise.
Intimidés, les deux enfants se refugièrent derrière leurs parents. Leur jeune
imagination avait donné une aura surnaturelle à leurs deux bienfaiteurs.
« Mais, pourquoi ces déguisements »,
s’exclama le père « Et… »
« Silence Monsieur ! », interrompit
le couple en riant. « Aujourd’hui c’est Noël et nous n’apparaissons plus
comme le Père Noël et son épouse mais comme nous le sommes réellement
c'est-à-dire les acteurs de cette jolie farce. »
« Le jeune homme repris : « Le café
sent bon, ces gâteaux sont appétissants et ma chère Amélia à faim je
crois. »
« Amélia ! », s’écrièrent Gertrude et
son époux.
« Oui, Amélia », répondit le jeune homme. « Y-aurait-il
quelque chose qui vous rende tristes à l’écoute de ce prénom ? »
« Non, non, au contraire, il évoque un passé
heureux et joyeux. »
« William, arrêtez de faire de la peine à ses
pauvres gens » dit alors Amélia.
Les parents s’écrièrent « Mais laissez-nous
contempler encore votre visage. Dieu, est-ce possible ! Sommes-nous bien
réveillés ? »
« Papa, maman, ne reconnaissez-vous pas votre
Amélia partie depuis si longtemps ? »
« Mon enfant ! Mon enfant ! »,
cria la mère et elle serra sa fille dans ses bras de toutes ses forces.
« Recule ! », s’écria le père alors
qu’Amélia s’approchait. « Recule ! N’as-tu pas honte de nous avoir
abandonné ? Pars et laisse-nous à notre peine. » L’arbre mort ne peut
revivre même si une racine voisine vient s’enrouler à son pied. Sa pureté a
disparu.
« Oh, mon père, écoute moi ! »
« Ne me parle plus fille ingrate. Et cet homme… »
« Silence papa, ne dit pas de mal de lui car
c’est un homme merveilleux. »
« C’est ton amant ? »
« Non papa, c’est mon mari, un homme doux et
affectueux. »
« Ah ! Ton mari ! »
Alors, la fille s’accrocha au cou de son père. Puis
il y eut une joie immense en ce matin de Noël attendu avec impatience. Ce jour,
qui s’annonçait triste, était devenu, en un instant, un moment de bonheur
intense.
Mais laissez-moi vous expliquer ce qui s’est passé
autrefois : William Sandford a disparu avec Amélia qu’il a épousé en
secret. William, qui était un garçon pas toujours sérieux, s’était vu interdire
de venir à la maison visiter Amélia. Mais Amélia et lui s’aimaient très
sincèrement et leurs jeunes cœurs rêvaient à une vie meilleure remplie de
bonheur. Alors, William a enlevé Amélia à ses parents puis ils ont fuit
l’Amérique pour l’Angleterre. Amélia a ensuite envoyé une lettre à son père
mais elle n’est certainement jamais arrivée. Le jeune couple avait quitté
famille, amis et maison sans penser à toute la peine qu’ils avaient pu faire. La
jeunesse est parfois irréfléchie mais les années font évoluer la façon de voir
la vie.
Dès qu’ils furent arrivés en Angleterre, William
devint l’hériter d’un grand domaine. Puis, la providence leur donna un beau
bébé, un petit garçon. C’est à ce moment qu’ils repensèrent au passé. Ils
étaient devenus parents et pensèrent alors au chagrin de leurs propres parents.
Le souvenir de la gentillesse d’un père, de l’amour d’une mère vint, comme un
nuage gris de pluie, gâcher leur rêve de bonheur. Les jeunes parents ne
pouvaient plus espérer être heureux en sachant leurs proches dans le chagrin.
« Chère maman, peux-tu me pardonner ? Papa
béniras-tu ton Amélia encore une fois ? »
« N’en dis pas plus, tout est oublié, tout est
pardonné. »
« Et vous, mes petits frère et sœur, que Dieu
me bénisse de vous avoir auprès de moi. Je suis si heureuse. »
Dire qu’ils étaient tous heureux n’est pas un mot
assez fort. Se repentir de ses erreurs apporte le bonheur. Le soleil de Dieu
répand ses rayons de lumière sur l’âme. A présent, rien de pourrait plus
obscurcir leur bonheur à tous. L’étoile de Jéhovah venait de se fixer éternellement
dans leurs cœurs.
Le méchant propriétaire, les a-t-il mis à la porte
de la maison ? Non ! Le bonheur était complet et on ne pouvait
imaginer Noël plus joyeux que celui-ci dans la famille de Robert Paxon.
Que mes lecteurs réfléchissent à la morale de cette
histoire. Si elle a été source de plaisir et qu’elle vous a donné un élan de
sympathie envers cette pauvre famille, désormais heureuse, alors l’auteur est
entièrement récompensé pour sa LÉGENDE DE NOËL.
Personnages :
Gertrude Paxon, la maman
Robert Paxon, le papa
John Paxon, le fils de 10 ans
Jane Paxon, la fille de 7 ans
Le vieux couple Père Noël et son épouse (qui se
trouvent être en réalité Amélia Paxon et son époux William Sandford)
Goody Santa Claus on a sleigh ride - 1889
(Traduction par mes soins)
Oh mais je t’en prie, ne prends pas cet air offusqué.
Pourquoi devrais-tu être le seul auréolé de gloire à Noël ?
Et moi, je n’aurais aucune reconnaissance malgré mon travail acharné ?
Quel bonheur si tous les deux, emmitouflés dans nos manteaux de velours
Tels deux bonshommes de neige et amoureux comme au 1er jour
Nous nous promenions au cœur de l’hiver dans le grand traîneau
Avec pour seule compagnie le doux tintement des grelots.
Toute l’année, tu restes ici à préparer les sucreries à distribuer.
A ne pas bouger, ta barbe a longuement poussé !
Mais, bûcheron paresseux, tu ne sauras te défiler
Et c’est toi qui rapporteras de notre forêt un sapin argenté.
Année après année, je cuisine, pour les enfants, de bons gâteaux bénis.
Et je m’occupe de planter, tailler et soigner nos arbres enchantés.
Pendant ce temps, mon cher mari, tu te reposes à la lueur d’une bougie
En te réchauffant près du feu de bois qui brûle dans la cheminée.
Même si c’est un dur labeur, cette forêt je l’aime fort,
Elle n’est que lumière et beauté au cœur du froid pôle nord.
Les sapins chargés de bougies et de cadeaux raviront filles et garçons,
Et de leurs branches vert sombre des chants de Noël s’échapperont.
Le Père Janvier, notre voisin, est témoin de mon travail.
Pour que jouets et cadeaux poussent sur les branches de belle taille.
Et qu’il y ait bientôt de tendres bonbons, je dépose lait et miel
Au pied de chaque arbre de Noël.
Hochets, voitures et poupées de cire feront bientôt ployer les sapins.
Je resterai alors pour emballer les joujoux avec soin,
Car tout devra bientôt être distribué
Lorsque l’heure de Noël viendra sonner.
Père Noël, ne serait-il pas plaisant de me surprendre avec un cadeau ?
Une seule supplique de ma part : une promenade en traîneau !
Pour moi qui m’occupe aussi des cloches de Pâques en avril,
Ce serait une jolie récompense de faire un tour en bolide.
Suis-je une simple femme au foyer ? Balivernes Père Noël !
Tout un chacun sait que je suis vigoureuse à la tâche.
Et parfois, travaillant dehors, je brave la tempête du ciel
Lorsque toi, à l’abri, tu prépares, joujoux et pétards.
Lors de notre mariage, au royaume des fées, le traîneau fut notre cadeau.
A cette époque nous étions jeunes, minces et si beaux.
Regarde sur mon bonnet ce flocon aux reflets colorés. C’est un spectacle dont je ne suis pas lasse.
Aujourd’hui, permets-moi de voler au dessus des lumières du pôle vers les grandes portes de glace.
Tu acceptes de m’emmener ? Alors sautons vite en voiture !
Laisse-moi t’embrasser et attacher ton capuchon de fourrure.
Je suis si heureuse que j’ai envie de chanter avec les grelots pour m’accompagner !
Les nuages se lèvent pour nous recouvrir de leur chaleur et nous border.
Traversons la lande scintillante où aucune plante ne vit,
A part le houx rouge rubis et le gui.
Quel amusement de survoler ce paysage de gel
Et d’entendre craquer la neige sous les sabots des rennes.
Nous passons si près de la lune qu’il me semble y voir Pierrot !
Notre traîneau ondule dans les cieux à la façon d’un bateau.
Mon doux marin, dirige-le bien au travers des nuages
Et notre embarcation fera bientôt escale chez les enfants sages.
Là ! J’aperçois la terre assoupie et au loin les villages silencieux.
Ecoute le monde endormi où tant d’enfants nous attendent heureux.
Il est minuit ! C’est l’heure où les bergers voient un ange arriver.
Son visage, comme une étoile d’or, se met à briller.
Attention à l’atterrissage ! Pas d’inquiétude, je tiens les rênes à présent.
Cette girouette serait-elle prévue pour attacher notre équipage solidement ?
Chaque toiture de ce village est ornée d’un joli coq doré.
Oh, mais sois prudent Père Noël, en descendant par la cheminée !
Déjà de retour ! Je suis surprise par une telle rapidité !
Remonte ton col, Père Noël chéri et viens m’écouter :
Si j’allais déposer moi-même un cadeau, serais-tu ennuyé ?
Oh mais ne fronce pas les sourcils. Loin de moi l’idée de te remplacer.
Des rayons de lune éclairent l’entrée de la cheminée.
Je vois un grenier mais aussi un chaleureux salon,
Où dorment des enfants en chemises de nuit dentelées.
Oh, permets-moi de leur offrir des bonbons !
Quoi ! Il n’y a aucun présent pour les gens de cette maison. Il faut agir Père Noël !
Regarde cette pâle petite fille et voit son père, talentueux poète, ayant perdu le sourire.
Ils n’ont plus de quoi se chauffer ni de quoi s’éclairer. Quelle vie cruelle !
Donne-leur la lumière d’une étoile du ciel et une boîte à musique pour les réjouir.
Nos rennes si vifs nous entraînent avec notre attelage féerique
De toit en toit dans le bleu scintillant de cette nuit magique.
On entend les grelots tinter délicatement
Jusqu’à ce que l’aube se lève et que disparaisse l’étoile d’orient.
Maintenant que les cadeaux sont équitablement distribués et que tu es fatigué,
Pourquoi ne pas me laisser descendre remplir un petit chausson de bébé.
Même si la besogne paraît difficile je suis sûre d’ y arriver.
Ne sois pas effrayé de me voir descendre le conduit, je saurai me débrouiller.
Attends Père Noël ! Là-bas, il y a encore un petit garçon souriant aux cheveux bouclés blond pâle.
Serait-ce un jeune vagabond qui n’a pu trouver le sommeil de toute cette nuit ?
Au lieu de dormir, aurait-il joué au cerf-volant le faisant dépasser les flèches des cathédrales ?
C’est un pauvre orphelin. Redonnons-lui confiance en l’humanité, je t’en prie.
Père Noël, cherche au fond de ta hotte s’il reste un cadeau pour cette petite âme.
Regarde dans tes poches, il doit bien rester quelque chose ! J’en suis certaine !
Mais, tu sembles troublé ? Et que vois-je au coin de tes yeux. Serait-ce une larme ?
Le chausson de ce petit serait-il usé pour que tu ne puisses y déposer des étrennes ?
Même si tu es parfois sévère, je constate que ton cœur n’est pas rouillé.
Et le chagrin d’un enfant esseulé sait encore te bouleverser.
Pas d’inquiétude, réparons ce chausson afin de pouvoir y déposer un jouet.
Maintenant, donne-moi les rênes et vois comme je suis capable d’exaucer un souhait.
Père Noël, je suis encore debout malgré la lassitude.
Dans tes bras qui me cajolent et me réchauffent, j’aime ta charmante attitude.
Je suis noire de suie et seul le flocon sur mon bonnet est resté blanc.
Éclairée par un rayon de lune j’ai pu repriser le chausson troué de l’enfant.
Je lui ai laissé une boîte de crayons de couleur et de délicieux fruits confits.
Tâche qui fut facile pour l’excellente jardinière et cuisinière que je suis !
J’ai aussi glissé le jouet resté dans ta poche et je lui ai donné des bisous à n’en plus finir
Afin de lui montrer que l’amour existe et l’écarter des voies à fuir.
Ce soir, je suis la plus heureuse de toutes car ma volonté a payé ainsi que ma douceur.
Écoute, écoute ! J’entends un doux bruit de pas et une clameur.
Des voix d’enfants ! Vite chers rennes emmenez-nous sur les hauteurs du cercle polaire.
Joyeux Noël chers petits ! Que les cloches des églises, pour vous, carillonnent dans les airs.
Comment Madame Noël a sauvé Noël
"Père Noël", dira-t-elle à la mi-novembre, «Souviens-toi qu’il y a un petit bébé qui vient de naître chez M. et Mme Smiths. Il lui faut un jouet de son âge. Que penses-tu d’un hochet bleu comme le couleur de ses yeux. Quant au jeune Haverford Jones, n'oublie pas qu’il souhaite recevoir le jeu du petit chimiste. Ses parents pensent que ça n’est pas possible mais ils se trompent. J’aime tant Haverford, apporte lui ce qu’il désire ». Mme Noël sait beaucoup de choses et sait, par exemple, lorsque les enfants des différentes régions de France sont prêts à recevoir leur premier train électrique.
Elle affirmera aussi à son mari «J’ai vu que la mode est aux jupes courtes cette année. Tu devrais donc proposer aux petites filles sages des poupées habillées de robes courtes ». Et le Père Noël fait des ourlets aux vêtements car il écoute toujours Mme Noël.
Le Père Noël a toujours l’habitude d’écouter les conseils de sont épouse, mais, une fois, il lui est arrivé de ne pas être d’accord. Voici ce qui s’est passé :
C'était à la veille de Noël à la fin de la journée pendant que les rennes grignotaient leur foin. Le lutin chargé des rennes volants emportait les harnais dans l’étable pour les nettoyer. Pendant ce temps, le Père Noël, fatigué, se prélassait dans son fauteuil devant un doux feu de cheminée. Puis il dit à Mme Noël avec fierté « Je pense que tout est prêt pour ma distribution de nuit. Tout est joyeux comme à l’habitude et le traîneau est rempli de milliers de cadeaux…Des tricycles, des bicyclettes, des chevaux à bascule, des déguisements de cow-boy pour un million de garçons. Mais aussi des cordes à sauter, des bijoux de pierres précieuses, des poupées aux cheveux bouclés et des dinettes pour un million de filles. De beaux albums pour ceux qui aiment s’assoir au calme et lire, des mitaines de baseball pour les sportifs, des cerfs-volants pour les garçons manqués ou des balles d’entrainement. Mais aussi des cadeaux utiles pour les plus démunis. Des friandises pour les gourmands et des jeux d’échecs pour les futés. Tout est parfait et immuable depuis toujours. Je pense que, cette année encore, tout se passera pour le mieux. N’es-tu pas d’accord ma chérie ? ».
Mme Noël faisait la vaisselle et empilait soigneusement les assiettes en porcelaine dans le placard. Elle s'essuya les mains sur son tablier et se tourna vers son mari. Le regardant par-dessus ses lunettes, elle lui dit fermement : "Non". Surpris, le Père Noël faillit bien se brûler et tomber de sa chaise… "Non", répéta-elle d’une voix claire et assurée. « Je suis fatiguée de tes vieilles habitudes. Peut-être trouveras-tu cela bizarre mais j’aimerais du changement pour une fois ».
« Changer ? » demanda le Père Noël inquiet. « Oui » répondit Mme Noël. « J’y ai seulement pensé aujourd’hui. Je ne veux pas que les lutins entendent alors viens tout près que je te chuchote mon idée à l’oreille. La petite Mme Noël se tenait sur la pointe des pieds et l’on entendait « Buzz .. .buzz .. .buzz ... » comme une abeille. "Buzz .. .buzz ..." comme une abeille dans les hautes herbes. Elle murmura son secret encore et encore et le regard du Père Noël devint de plus en plus noir et son souflle de plus en plus court avec des petits bruits de craquements comme ceux du feu de la cheminée. Il se mit à tortiller ses moustaches, il fronça les sourcils et sa lèvre se mit à trembler. Puis il gronda brutalement : « Arrête ! Pas un mot de plus ! » Il donna un coup dans sa chaise et se dirigea vers sa chambre. Il reprit : « Moi, changer Noël ? Il n’en est pas question ! Rien que d’imaginer ça, j’en attrape des éternuements, de la toux, mal aux épaules, des boutons sur la figure et des maux de ventre. Il faut qu’aille m’allonger un peu pour dormir. Il reste quelques heures pour me reposer jusqu’à minuit, je le vois sur mon horloge alors ne laisse personne me réveiller. Je me réveillerai seul ! ». Puis, il est allé dans sa chambre indigné et en colère en marmonnant « Je n'ai jamais entendu de telles bêtises ! ». La porte se referma derrière lui et Mme Noël entendit le lit craquer quand il se jeta dessus.
Elle finit de balayer la cuisine et s'assit calmement pour continuer son crochet. L'horloge égrainait tranquillement les heures et minuit approchait sans que le Père Noël ne bouge. A 22h10, l’un des lutins téléphona à Mme Noël depuis le grand entrepôt. « Mme Noël, s'il vous plaît, dites au père Noël que les rennes attendent, les étoiles d’argent sont levés et les enfants sont déjà en train de rêver dans leurs lits. Il est en retard ! Il ne sait pas que c'est le matin de Noël ? » Alors Mme Noël se mit à faire du bruit en espérant le réveiller puis elle tapa plusieurs fois à la porte de la chambre mais le Père Noël, fatigué, enfermé tel un ours hibernant pour l'hiver dormait comme un porc-épic enroulé sur lui-même.
Devinerez-vous alors ce que Mme Noël se décida à faire ? Et bien, elle posa ses aiguilles, coupa le fil et se leva avec un visage joyeux. Elle se dit à elle-même « Il m’a dit de ne pas le réveiller et puisque j’ai les adresses et que je connais le chemin, je n’ai qu’à conduire moi-même le traineau ! ».
Alors, elle enroula une écharpe autour de son cou, enfila le large manteau de fourrure (bien trop grand pour elle et enfila un oreiller dessous avant de le refermer avec la grosse ceinture). Ensuite, elle enfila les bottes et termina en mettant le capuchon. Elle pris les gants et la carte du ciel puis fouilla dans un placard pour y trouver une perruque et une fausse moustache qu’elle attacha à son menton. Elle avait bien l’intention de n’utiliser ce déguisement que de façon occasionnelle.
Ce n’était pas le Père Noël qui se tenait là, prêt à embarquer et on aurait dit que les rennes avaient senti le changement. Le lutin, lui-même, avait trouvé bien étrange que le Père Noël, en montant dans le traîneau et en claquant le fouet, ne dise mot. Mais avant qu’il ait eu le temps de poser la moindre question, Mme Noël s’était envolée.
L’aube commençait à colorer le ciel lorsque le Père Noël se réveilla. Il se frotta les yeux et regarda sa montre. Il sauta du lit comme piqué par une abeille. « J’ai raté la distribution ! » cria-t-il. Et il s’affola et sonna la cloche afin que viennent les lutins et les gnomes de toute la maison. Ils arrivèrent à moitié endormis et effrayés par le bruit ne comprenant pas ce qui arrivait. « Par ma barbe ! Par les cieux ! Qui m’a laissé dormir le jour de Noël ? Un millier d’années sans jamais manquer à mon devoir ! Ah mais comment les enfants vont-ils pouvoir me pardonner ? Je suis fichu ! Je suis fini ! Je n’ai plus qu’à abandonner mon métier de Père Noël ! ».
« Mais monsieur », dit un lutin, « qu’est-ce que vous racontez ? Je vous ai dit au revoir il y a des heures lorsque vous vous êtes envolé avec les rennes et le traineau rempli de cadeaux. Et vous voici revenu ».
Quelques instants plus tard, le Père Noël resta bouche-bé avec un sourire idiot, lorsqu’il vit apparaître son équipage dans le ciel avec une petite silhouette rouge qui conduisait. Mme Noël revenait gaie comme un pinçon (enfin, elle est un peu plus grosse d’un pinçon).
« Je dois admettre » dit-elle « que c’est difficile de passer par toutes ces cheminées ! ». Papa Noël, estomaqué, ne savait que bredouiller quelques mots n’en croyant pas ses yeux. Puis il se mit à crier si fort qu’il fit trembler le toit de la maison. «Tu veux dire que tu as fait la livraison ? Que tu as dirigé les rennes ? Que tu as conduit le traineau ? Alors, que le ciel vienne en aide aux enfants de la terre aujourd’hui ! ».
« Tais-toi » dit calmement Mme Noël. « Rentrons. Maintenant, attend un instant que je retire ce gros manteau pour que je puisses t’expliquer ». Elle le fit asseoir sur sa chaise. « D’abord, je te rappelle que tu m’as demandé de ne pas te réveiller. Ensuite, je pense que Noël avait besoin d’un peu de nouveauté. Pour finir, je n’étais pas certaine de la façon dont tu avais organisé les choses… Peut-être que les adresses étaient mélangées mais de toute façon » dit-elle en souriant « j’ai laissé un cadeau pour chaque enfant : Des skis pour les rats de bibliothèque, des livres à lire lors des dimanches pluvieux pour les joueurs de baseball, des camions de construction rouges pour les filles qui n’avaient que des poupées, de beaux et doux pandas en peluche à qui faire un câlin pour les garçons qui avaient commandé un chapeau de cow-boy, des présents inutiles, extravagants ou bizarres pour les enfants gaspilleurs, des choses pratiques pour les enfants économes, des ballons pour les plus studieux qui pourront jouer avec leurs camarades, de jolis rubans de soie pour les garçons manqués mais aussi les valets et leurs frères, des trains électriques pour les papas et les mamans, des jeux d’échecs pour les gourmands et des friandises pour les futés. Ça n’a pas toujours été comme ça ? Et j’ai apporté le hochet au petit garçon de M. et Mme Smith, celui qui a de beaux yeux bleus. Et je peux te promettre que je n’ai pas oublié le jeu du chimiste pour le jeune Haverford Jones ».
« Hélas », gémit le Père Noël les mains sur son visage « je ne me remettrai jamais de cette honte. Regarde sur terre, il est certain que tu y verras des enfants pleurant devant le sapin de Noël. Ils vont sangloter jusqu’à ce que leurs manches de chemises soient mouillées car ils n’ont pas reçu les cadeaux qu’ils attendaient. Ecoute ! Tu les entends ? Ce curieux bruit vient de tous les pays et monte jusqu’à nous. C’est un petit bruit au départ qui grossit et finit comme un rugissement. Le Pôle nord va en trembler aujourd’hui et pour toujours ».
Mais en fait, ce n’était pas des pleurs que M. et Mme Noël entendaient mais des rires… même des éclats de rire, des sons de joie et de surprise venant des enfants de la terre entière. Et l’on entendait aussi des applaudissements et des mots tels un refrain : « Merci Père Noël, à votre santé, merci d’avoir apporté la nuit dernière, malgré le noir et le froid, les cadeaux que nous espérions au fond de nos cœurs sans oser le dire ».
Le père Noël fixa longuement Mme Noël sans dire un mot. Soudain, il se mit à rire aussi, à rire si fort qu’il s’étrangla légèrement. Elle dû lui tapoter le dos pour qu’il reprenne son souffle. Il a ri si bruyamment que la neige en est tombée des vitres. Lorsqu’il eut reprit ses esprits il dit d’une voix tonitruante « Joyeux Noël ». Et Mme Noël cria elle aussi « Joyeux Noël » de toutes ses forces.
" Par le vent du nord ! Il a ri " se dit-elle "Je peux donc faire des blagues à ce merveilleux homme qu’il est ".
« Par ma barbe, nous avions besoin de changement » dit le Père Noël. « Mais, entendons-nous, c’est pour une seule fois ».
« Oui, mais laisse moi faire le trajet avec toi à l'avenir. J’en serais tellement ravie » rétorqua Mme Noël.
Après toute cette aventure, ils s’installèrent à table avec tous leurs amis lutins. Ils prirent un succulent petit déjeuner avec du bacon, des œufs, des saucisses et du poulet frit. Mais aussi des gâteaux au sirop d’érable, des petits pains à la confiture et à la gelée de cassis sans oublier le pudding aux prunes.
Mais Mme Noël était si fatiguée d’avoir escaladé les cheminées que le Père Noël dû se débrouiller seul pour préparer son souper.
2 commentaires:
Bravo Mumu
ton blog est fantastique et fort intéressant. Comme toi j,ai une âme d'enfant et j,y trouve mon profit a lire le fruit de tes recherches mais par dessus tout c'est ta voix crystaline et fluide qui m'épate. Je pourrais passer des heures à t'écouter je ne me lasse pas. Merci et continue de donner du bonheur aux enfants et à ceux qui le sont resté.
Lutin Dominique
Un grand merci Louise. Ton commentaire me va droit au cœur.
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