lundi 4 janvier 2021

L'épiphanie

                                       


Noël se termine réellement le 6 janvier, jour de l’épiphanie. Pour les Orthodoxes, l'épiphanie; qui est plus importante que Noël est fêtée depuis le 4ème siècle de notre ère. Pour les Chrétiens, elle représente l'arrivée des  Rois mages auprès de l'enfant Jésus. C'est aussi le jour du baptême du Christ. Dès le Ve siècle, l’église donna une grande importance à cet événement.



Les 3 rois mages venus adorer Jésus le 6 janvier auraient été guidés par une étoile annonciatrice de la naissance d'un messie. Ils sont porteurs de cadeaux :
Gaspard représentant l'Asie apporte l'encens, Melchior représentant l'Europe apporte l'or, Balthazar représentant l'Afrique apporte le myrrhe. Ce sont les 1ers donateurs de la religion Chrétienne. Une légende dit qu'il existerait un 4ème roi mage (à découvrir en bas de page).


La mystérieuse étoile des mages : D'après l'astrophysicien Michel Marcellin (chercheur au CNRS), il ne peut s'agir d'une étoile filante (trop éphémère) ni de la comète de Halley qui était probablement passée une soixantaine d'années avant la naissance supposée de Jésus. En revanche, il se pourrait qu'un phénomène céleste arrivé 7 ans plus tôt soit à l'origine de cette légende. En effet, les planètes Jupiter et Saturne se sont rapprochées 3 fois la même année, ce qui fut très certainement repéré par ces mages astronomes.

La légende du 4ème roi mage : 

Artaban, le jeune frère de Balthazar avait pris la route pour aller voir l'enfant Jésus. Il avait oublié ses présents et demanda aux autres mages de continuer sans lui pendant qu'il retournait chercher ses 3 cadeaux. Ayant perdu de vue l'étoile, il ne retrouva pas ses compagnons. Il continua toutefois son chemin et vint en aide à un malheureux transi de froid qu'il emmena se réchauffer dans une auberge. Il paya l'aubergiste avec le 1er présent : un saphir. Lorsqu'Artaban arriva enfin à Bethléem, la sainte famille avait déjà pris la fuite pour l'Egypte afin de protéger Jésus du terrible roi Hérode. Alors, Artaban sauva un bébé et sa mère en offrant un rubis au soldat chargé de tuer tous les garçons nouveaux nés. Puis, il pris la route pour l'Egypte. Il resta bien des années sans y trouver le saint enfant. Pour reprendre le chemin de la Palestine, il n'eut d'autre choix que de vendre une perle rare, dernier des présents emportés avec lui. De retour chez lui, il entendit parler d'un homme qui portait la bonne parole et alla à sa rencontre. Il avait enfin trouvé Jésus ! Ce dernier le remercia des présents qu'il avait souhaité lui offrir sans toutefois y parvenir puis il demanda à Artaban d'ouvrir ses mains dans lesquelles apparurent alors, un saphir, un rubis et une perle rare !

Source : Livre "Le 4ème roi mage" par Martine Bazin.

Et si le Père Noël était un Roi mage ? : 

Une légende Russe raconte qu'il existe un 4ème roi mage qui conduit sur la steppe un traîneau tiré par des rennes et rempli de cadeaux pour les enfants. Depuis 2000 ans, il a renoncé à trouver l'enfant Jésus, alors il comble de cadeaux les enfants qu'il rencontre sur sa route. 

En Italie, c'est le jour de la Befana ! 

                            

La Befana (dont le nom est dérivé du mot épiphanie) est une vieille femme souriante ressemblant à une sorcière et se déplaçant sur un balai. Dans la nuit du 5 au 6 janvier, elle dépose des friandises aux enfants sages qui auront pris soin d'accrocher une chaussette près de la fenêtre. Pour les garnements, elle distribue du charbon. De nos jours, il ne s'agit plus de charbon mais d'une sucrerie à base de réglisse.

Ce personnage folklorique est probablement pré-Chrétien. Il est possible que la fête de la Befana (aujourd'hui Christianisée) soit issue d'une antique fête Romaine en l'honneur des Dieux Janus et Strénia et pendant laquelle on s'offrait des cadeaux. Janus était le Dieu représentant le début d'un cycle (nouvelle année) et Strénia (dont vient le mot "étrennes") était honorée dans le but de conserver la santé. 

Comme dans la légende de Babouchka en Russie, la Befana aurait rencontré les Rois mages qui partaient pour Bethléem. Ils lui demandèrent leur chemin et lui proposèrent de les accompagner. Elle refusa mais regretta bien vite. Elle se mit alors en chemin avec un sac de friandises pour retrouver les 3 Rois. Ne les retrouvant pas, elle décida d'offrir ses sucreries à tous les enfants rencontrés en chemin.

En Espagne, c'est le jour des Rois mages ! 

                            


En Espagne, la date du 6 janvier est plus importante que celle du 25 décembre. C'est la traditionnelle célébration des Rois mages. Cette fête existerait depuis l'an 1885. Un grand défilé est organisé : la "Cabalgata de los Reyes Magos" pendant lequel les Rois arrivent à dos de chameaux et offrent des friandises aux enfants sages. Pour ceux qui ne l'ont pas été, il y aura du charbon. Aujourd'hui, il s'agit de "Carbon dulce ou Carbon de Reyes" soit "le charbon des Rois mages", une sucrerie ayant l'apparence du charbon grâce à quelques gouttes de colorant noir.

Le soir du 5 janvier, les enfants laissent leurs souliers devant la fenêtre ou le sapin dans l'espoir d'y trouver un cadeau le lendemain matin. Ils laissent aux 3 Rois de quoi se restaurer pour leur longue route mais aussi du foin et de l'eau pour les chameaux.

Le lendemain, au réveil, les enfants sages sont gâtés. Vient ensuite l'heure de déguster en famille la brioche traditionnelle aux fruits confits, la "Roscon de Reyes". Les fruits confits évoquent les diamants incrustés sur les couronnes des Rois mages.

En France, c'est la galette des rois : 


La galette des rois est une tradition typiquement Française. Il semble qu'elle existe depuis le 
XIVe siècle. On la déguste le 6 janvier, jour de l’épiphanie (mot issu du grec signifiant « apparition ») ou bien le 1er dimanche de janvier. Autrefois, on gardait une part supplémentaire (la part du "Bon Dieu" ou part de "La Vierge") que l'on destinait au premier pauvre qui se présenterait mais parfois aussi en prévision de la visite surnaturelle d'un défunt de la famille. La fève est associée à une promesse de vie et de fertilité, c'est le germe à venir.

Le cycle des 12 jours : En France, selon les régions, le temps de Noël pouvait aller de début décembre jusqu’à la chandeleur. Le plus souvent, il désignait les 12 jours qui vont de Noël à l'épiphanie, le 6 janvier.

Au début du 20ème siècle, Noël était préparé différemment d’aujourd’hui. Il n'y avait ni débauche de décorations ni débauche de cadeaux. En cette période où les travaux des champs étaient à l'arrêt, on faisait un grand nettoyage de la maison en attendant Noël.

Plusieurs croyances sont reliées au cycle des 12 jours. La plus connue est de prédire le temps des 12 mois de l’année. Cette période hivernale sombre et froide angoissait les gens qui avaient besoin de se rassurer sur les futures récoltes, entre autres choses.

La nuit des merveilles : Le Christianisme a remplacé les anciens cultes païens du solstice d'hiver par la naissance du Christ. Dans le culte Chrétien, cette naissance miraculeuse, porteuse d'espoir, apporte la lumière au monde et fait disparaitre les peurs 
ancestrales liées à l’hiver, à la famine et à la mort. C'est une nuit extraordinaire où tout peut arriver.

En de cette "nuit des merveilles", les légendes sont légions : c'est lors de cette nuit que l'on peut trouver des trésors cachés pendant que sonne minuit, c'est le moment de rapporter une branche de coudrier qui deviendra un rameau d'or et aura des pouvoirs magiques comme les baguettes des fées, c'est l'instant ou les défunts peuvent visiter les leurs, c'est la nuit ou les animaux de la maison sont doués de la parole...
On disait également que les enfants nés le 25 décembre avaient des pouvoirs magiques... ils savaient retourner le mauvais sort, ils voyaient les fantômes et ainsi faisaient le lien entre le monde des vivants et celui des morts.


Sources et références consultables en rubrique "Sources" page 21 de ce blog.










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